Préambule : Il s’agit de clarifier, d’expliciter des synonymes touchant ce qu’est la matière et le monde de l’esprit (la spiritualité). En faisant cette démarche de synthèse, nous sommes forcément réducteurs et incomplets; ceci dans le but d’être simple pour comprendre un sujet difficile pour certains d’entre nous. À tous les niveaux d’organisation de l’univers, nous trouvons la notion de polarité (= qualité d’un système comportant deux pôles) qui elle-même est ambivalence, c’est-à-dire qui se caractérise par 2 composantes de sens contraires. Dès le big-bang, dès l’origine de la manifestation, celle-ci ne fût possible que par la polarité cosmique et universelle. L’ampoule n’éclaire que parce qu’il y a du courant positif et négatif. L’être humain n’échappe pas à cette polarité. Nous sommes donc constitués de deux pôles :
C’est le corps matière, le corps humain, souvent, dans notre civilisation occidentale, la seule conscience de ce que nous sommes. Il s’agit ici du monde matériel et manifesté que nous percevons avec nos cinq sens. Nous sommes dans la logique, le rationnel et l’objectif. Le corps physique est dirigé par le mental et l’égo : le moi-je dénommé aussi par le petit moi, le petit je suis. Le corps physique est mortel, parce que régit par la loi d’entropie. L’entropie est la fonction exprimant le principe de la dégradation de l’énergie et de l’augmentation absolue de désordre (ce qui est composé sera décomposé).
Le monde matériel, y compris mon corps physique fonctionne fondamentalement par paire d’opposé (tout concept porte son contraire en lui), c’est-à-dire que nous sommes là dans la dualité (coexistence de deux éléments de nature différente) : il y a moi, le sujet qui observe l’objet, le monde. C’est la démarche scientifique. Le monde matériel fonctionne donc sur un mode de scission et du deux naissent les conflits et les souffrances. Par conséquent la nature de la matière, c’est d’être manque. Nous pourrons la définir par le verbe avoir : j’ai un corps, animé principalement par la bête, les énergies négatives et l’ombre. C’est l’être existentiel (du latin ex est, hors de l’être).
Passons maintenant à l’autre pôle où il suffira d’inverser les propositions précédentes, soit :
C’est le corps immatériel, non manifesté, invisible et universel (ou divin). Nous parlerons d’un corps subtil, sorte d’armature immatérielle, en permanent mouvement et d’une étonnante autonomie par rapport à la réalité physique du corps. Nous sommes alors dans un monde subjectif, irrationnel, animé par l’esprit qui véhicule l’information, transportée par la lumière. Nous nous trouvons dans une métaphysique (= qui est au-delà du physique) de l’ÊTRE où sujet et objet naissent du même acte créateur universel. C’est le royaume du un, donc espace d’immortalité, d’éternité, sans souffrance (car non duel). L’être, c’est avant la scission sujet-objet. Nous pouvons l’appréhender par notre sixième sens, l’intuition, parce que le royaume de l’être n’est pas abordable par notre mental (la pensée) et notre logique humaine. Le corps spirituel croit et vit par l’amour agape, animé par l’ange, les énergies positives et la lumière : c’est l’être essentiel, dirigé par le grand MOI, dont les synonymes ont comme noms le SOI, l’ÊTRE, l’UNIVERS, DIEU, qui est égal de JE SUIS QUI JE SUIS.
L’esprit est incontestablement la seule chose stable échappant à l’entropie et au désordre obligatoire (= néguentropie). Il est regrettable que la science, la médecine et la psychologie ne tiennent pas suffisamment compte des leçons de cette évidence. De ce fait notre culture néglige, par crainte, bien des expériences mystiques.
Toute polarité implique un troisième terme que les philosophes appellent le tiers incluant. Ce troisième terme est relation, communion ou/et alliance. Pour l’être humain, ce troisième terme sera le corps psychique.
Le psychisme a trois fonctions principales :
On peut aussi concevoir le corps psychique en recourant à la division moderne des activités psychiques relevant respectivement du cerveau gauche et du cerveau droit, ce qui représente encore une polarité avec son ambivalence.
Nous le nommerons l’interface psychophysique (le sujet observant l’objet) représentant le mental et l’égo, c’est-à-dire le cerveau de la logique, de l’analyse, de la raison, de la dualité, de la technologie et de la réduction. Il est masculin et solaire. Il s’agit du mental inférieur. Notre civilisation matérialiste le privilégie outrageusement, ce qui va engendrer le pouvoir, la souffrance, l’insécurité, etc., source de beaucoup de symptômes et de mal-être.
Nous le nommerons l’interface psychospirituelle, développant l’imagination créatrice, l’émotion, les symboles et l’intuition. Il est féminin et lunaire. Il s’agit du mental supérieur. Peu développé dans notre civilisation, il est source de mal-être.
Autrement dit, nous pouvons imaginer le psychisme comme un miroir à deux faces, l’une tournée vers le terrestre avec l’intelligence cérébrale rationnelle et l’autre vers le céleste avec l’intelligence du cœur, intuitive et aimante. Notre déséquilibre vient que nous connaissons et cultivons trop souvent la face inférieure, étant fascinés par la gestion et l’exploration matérielle de l’existence.
Le déséquilibre n’implique pas de renoncer à l’ego, à l’intellect et à l’analyse, mais à combler le déficit du cerveau droit. Il en est de même pour ceux qui sont insuffisamment incarnés dans la matière, leur tâche sera de développer des activités d’enracinement.